Riffaud, Madeleine

Madeleine Riffaud naît le 23/08/1924 à Arvillers, Somme, France (FR) - décès le 06/11/2024

Entrée en résistance :

  • rejoint le réseau Front National sous le nom de Rainer en 1942 — elle intègre le triangle de direction du Front national de lutte pour la libération et l'indépendance de la France des étudiants en médecine du Quartier latin
  • rejoint le réseau FTP (Francs-Tireurs et Partisans) dans le sous-groupe Compagnie Saint-Just en 1944 — elle obéit à l'ordre d'intensifier les actions armées pour préparer le soulèvement parisien d'août 1944. Elle intègre la compagnie Saint-Just en août après son arrestation et sa libération, en tant qu'aspirant lieutenant

Arrestation : Arrestation pour faits de résistance le 23/07/1944 à Paris, Paris - par la Milice

Détention :

  • à la prison de Fresnes à partir du 05/08/1944 jusqu'au 15/08/1944

Interventions

2021

  • Contexte : témoignage à l'occasion de la publication d'une BD lui rendant hommage
  • Source : France Inter
  • Date d'ajout à la base : 01/05/2025
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Compléments biographiques

Son père, qui avait fait la guerre de 14-18 en tant qu’engagé volontaire, avait participé à une mutinerie. Enfant, elle séjourne avec ses parents près du village d’Oradour-sur-Glane dans une famille dont les parents instituteurs feront partie des 643 victimes du massacre perpétré au village en 1944.

Elle commence à s’intéresser à la résistance en 1941, alors qu’elle séjourne au sanatorium des étudiants à Saint-Hilaire-du-Touvet dans l’Isère pour soigner une infection tuberculeuse, et qui abrite une imprimerie clandestine. Le directeur de l’hôpital rédige de faux certificats médicaux afin d’abriter des Juifs. Poète, elle est s’intéresse au surréalisme et se passionne pour Rainer Maria Rilke et son recueil Les Elégies de Duino, qui marque selon elle une première étape dans son engagement. Elle découvre les actions de résistance menées au sanatorium après avoir sympathisé avec l’écrivain Claude Roy, venu y donner une conférence. Elle se lie d’amitié avec Marcel Gagliardi, alors étudiant en médecine, et lui demande de la faire entrer dans la résistance. Il est convenu qu’elle intégrera à Paris à la rentrée 1942 une formation de sage-femme. A la faculté, elle doit transmettre une clé à un cheminot pour faire dérailler des trains. Elle est acceptée au sein du mouvement de résistance le Front National (mouvement communiste) après plusieurs missions. Elle sauve la vie de son camarade Jean Roujeau qui allait être abattu par un soldat allemand alors qu’il distribuait des tracts face à la librairie Gibert du Quartier Latin en se jetant sur lui sans armes.

Après avoir intégré les Francs Tireurs en mars 1944, elle abat de deux balles dans la tête, le 23 juillet, un officier de l’armée d’occupation sur le pont de Solférino. Elle est rattrapée par un chef de la milice de Versailles alors qu’elle avait pris la fuite à vélo. Arrêtée, elle est torturée pendant 3 semaines mais ne parle pas. Condamnée à mort, elle est extraite in extremis avant d’être fusillée grâce à un policier qui reconnait en elle la résistante lui ayant volé l’arme qu’elle a ensuite utilisée pour abattre l’officier. Après 10 jours de torture supplémentaire auxquels elle résiste. Envoyée dans le « Convoi des 57000 » pour être internée au camp de Ravensbrück, elle échappe à la déportation grâce à une femme qui la fait sauter du train. De nouveau arrêtée, elle bénéficie d’un échange de prisonniers et est libérée le 19 août.

Lors des combats de la Libération, à la tête d’un groupe de 3 hommes, elle intercepte un train allemand avec une garnison nazie dans le tunnel des Buttes-Chaumont et contribue à l’arrestation de 80 soldats de la Wehrmacht avant de participer aux combats de la place de la République. Elle reçoit son brevet de lieutenant suite à cette action.

Après la Libération, elle souffre de pertes de mémoire dues au traumatisme des tortures subies et souffre du syndrome du survivant. Elle reçoit la croix de guerre 1939-1945 et une citation à l’ordre de l’armée signée du Général de Gaulle pour ses actions lors des combats de la Place de la République.

Elle sympathise avec Paul Eluard, qui publie plusieurs de ses poèmes dans sa revue L’Eternelle Revue. Picasso peint son portrait pour illustrer un recueil de poésie du poète qui lui est dédié en 1945.

Elle devient journaliste pour le quotidien Ce soir (fondé par Aragon) vers 1946-1947. Anticolonialiste, elle couvrira la guerre d’Algérie pour le journal L’Humanité à partir de 1958. Elle couvrira également la guerre du Viêt Nam durant 8 ans.

Elle n’accepte de parler publiquement de son engagement dans la Résistance qu’à partir de 1994, à la demande de Raymond Aubrac.

Elle est faite Chevalière de la Légion d’Honneur en 2001 et est faite officière de l’ordre national du Mérite en 2008.

 

Sources et compléments d'informations

Riffaud, Madeleine
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