Berger-Volle, Mélanie

Mélanie Berger-Volle naît le 08/10/1921 à Vienne, Autriche (AT)

Arrestation : Arrestation pour faits de résistance le 26/01/1942 à Toulouse, Haute-Garonne - par la police française

Détention :

  • prison Saint-Michel à Toulouse à partir du 26/01/1942
  • prison des Beaumettes de Marseille jusqu'au 15/10/1943

Interventions

2024

  • Contexte : entretien réalisé par Olivia Peti-Jean dans le cadre du Master de recherche Histoire, Civilisations et Patrimoine au sein de l’université Jean Jaurès de Toulouse
  • Source : https://www.youtube.com/@oliviapetijean1912
  • Date d'ajout à la base : 30/04/2025
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Compléments biographiques

Issue d’une famille juive non pratiquante, Mélanie Berger naît en Autriche. Grâce à des voisins, elle développe une pensée politique dès ses 13 ans et intègre un groupe communiste. En pleine période d’austro fascisme (régime politique de 1934 à 1938, qui ne considère plus l’Autriche comme une République, mais un Etat corporatiste), elle participe à des activités militantes illégales dès ses 15 ans. Après avoir intégré le Parti des Socialistes Révolutionnaires (RSÖ), elle retrouve ce groupe interdit sur une plage naturiste de la Lobau où ont lieu des discussions politiques. Elle adhère peu après à la RKÖ (Communistes révolutionnaires d’Autriche), une organisation antistalinienne et internationaliste.

Après l’Anschluss, menacée d’emprisonnement car juive et communiste, elle traverse l’Allemagne en autostop pour se rendre en Belgique. Elle séjourne illégalement à Anvers. Début 1939, accompagnée d’un groupe d’amis, elle passe en France déguisée en homme parmi les travailleurs frontaliers. Son nom pouvant passer pour français, elle s’intègre tout d’abord bien à Paris, décroche une autorisation de séjour. Cependant, au moment de la déclaration de guerre, en tant que ressortissante d’un pays ennemi, elle est assignée à résidence à Clermont-Ferrand. Elle en part en juin 1940, à l’arrivée des troupes allemandes, alors qu’elle aurait pu être internée au camp de Gurs. Après être restée un temps dans le sud de la France, elle reprend contact avec un camarade du RKÖ (devenu le RKD : Communistes révolutionnaires d’Allemagne). Au printemps 1941, elle s’installe avec un groupe du RKD dans une ferme à Montauban, où le maire Fernand Bales accueillait des groupes antifascistes. Sous le pseudonyme d’Anna, elle participe à des opérations de propagande auprès des soldats allemands : contacts individuels directs, mais aussi distribution de tracts antihitlériens, collages de rue, diffusion du journal communiste Fraternité prolétarienne…

Le 26 janvier 1942, elle est arrêtée par la police dans l’appartement toulousain où elle fabriquait son matériel. Conduite au commissariat de Montauban, elle est battue durant son interrogatoire et transférée à la prison Saint-Michel de Toulouse. Lors de son procès le 18 décembre 1942, elle est condamnée par la cour d’appel de Toulouse à 15 ans de travaux forcés et 20 ans d’interdiction de séjour pour « activités communistes et anarchistes », dont la diffusion de tracts pouvant nuire à l’intérêt national. Après son procès, elle est transférée à la prison des Beaumettes de Marseille. Sa vie étant en danger (la Gestapo faisait le tour des prisons du régime de Vichy pour y chercher les prisonniers politiques), elle organise son évasion grâce à des appuis à l’extérieur. Hospitalisée pour jaunisse aigüe, elle est libérée au cours d’une intervention spectaculaire le 15 octobre 1943 menée par les membres de son groupe en compagnie d’un soldat en uniforme de la Wehrmacht qui souhaitait déserter. Le groupe se présente à l’hôpital avec de faux papiers de la Gestapo en prétendant vouloir l’interroger.

Elle se réfugie ensuite à Lyon et y prend contact avec la Résistance française. Elle participe à des actions sous différents faux noms. Elle est interpellée en 1944 peu de temps avant la Libération. Installée à Paris à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, elle devient citoyenne française en 1947. Au cours d’une visite à ses parents en Autriche, elle fait la rencontre de Lucien Volle, journaliste français qui avait aussi pris part à la Résistance dans le groupe Lafayette en Haute-Loire. Le couple vit 10 ans à Vienne avant de revenir en France, à Drancy. Le couple s’engage dans différentes associations d’anciens résistants, dont l’ANACR (Association nationale des anciens combattants de la Résistance). Ils se consacrent entièrement au travail de mémoire une fois à la retraite. Lucien Volle décède le 4 août 2012. Mélanie continue à témoigner dans des établissements scolaires.

Elle a reçu toutes les distinctions honorifiques de la Résistance. Elle est également honorée de la Médaille des évadés et est faite Chevalière de l’ordre national du mérite, mais aussi Chevalière des palmes académiques. Elle est décorée de la Légion d’honneur le 13 juillet 2013. En 2015, elle reçoit le Mérite d’or de la République d’Autriche. Elle vit désormais à Saint-Etienne.

Le 22 juin 2024, elle faisait partie des porteuses de la flamme olympique lors de son étape à travers la Loire.

Sources et compléments d'informations

Berger-Volle, Mélanie
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